• KONIN le cinquième patriarche

    KoninQui était Konin? Une brève biographie du cinquième patriarche.

     

     

     

     

     

     

     

    KoninDaiman Konin, de son nom chinois Hungren ou Hung-Jen ("à la magnifique endurance") est né en 601 et mort en 674 ou 675. Il fut le cinquième patriarche de la lignée Ch'an.

     Konin était encore enfant quand il rencontra son futur maître, Doshin, le quatrième patriarche, sur la route de Hubei. Doshin lui demanda:

    "Quel est ton nom de famille?

    Konin, qui n'avait que sept ans, répondit:

    - J'ai une nature mais pas de nom de famille.

    - Et quelle est-elle? dit Doshin.

    - C'est la nature du Bouddha, affirma Konin.

    - Alors donc, insista Doshin, tu n'as pas de nom de famille.

    - Parce que la nature originelle est vide, je n'en ai pas. "

    En fait, Konin et Doshin s'étaient déja rencontré quelques années avant, à en croire la légende rapportée par Keizan Jokin. Konin plantait alors des arbres: il était forestier et déjà âgé et, quand il demanda à Doshin de lui enseigner comment réaliser la voie, Doshin lui répondit:

    "Vous êtes déja âgé, comment pourriez-vous propager l'enseignement et amener les hommes sur la Voie? Mais je resterai à vous attendre dans votre prochaine vie."

    Le forestier, dépité, quitta le maître et tout en marchant, arriva à une rivière au bord de laquelle une jeune fille lavait du linge. Il lui demanda la permission de dormir chez elle pour une nuit. Elle répondit qu'elle demanderait à son père et à son frère puis reprit sa tâche. Mais, à ce moment là, le forestier se transforma en une petite fumée qui vint s'introduire dans le corps de la jeune demoiselle1. Quand elle s'aperçut qu'elle était enceinte, la réaction de la famille fut terrible et la pauvre petite, chassée de chez elle, se retrouva à la rue.

    C'est dans cette condition misérable qu'elle donna naissance à un garçon. Le jugeant responsable de son malheur, elle l'abandonna au bord d'une rivière. Il ne fut cependant pas emporté par le courant mais resta au dessus de l'eau, tout sec. Des êtres divins vinrent le nourrir pendant sept jours. Des oiseaux étendaient leurs ailes pour  le réchauffer et la nuit deux chiens venaient se coucher à ses côtés pour le protéger.

    Au bout d'une semaine, sa mère, prise de remords, revint au bord de la rivière et, le voyant intact, la peau lumineuse et toujours aussi vaillant, elle le reprit avec elle et l'éleva malgré les pires difficultés.

    KONIN le cinquième patriarcheEn grandissant il devint un très bel enfant, dont la figure cependant était différente de celle des autres enfants de son âge et, comme c'était un bâtard, il n'avait pas de nom de famille (de nom de clan, dit précisément Keizan Jokin dans son Denkoroku), ce qui explique le mondo avec Doshin. Il avait alors sept ans et allait suivre Doshin pendant trente ans, au temple du mont Dongshan (province de Hunan), plus connu sous le nom de Mont Oriental ou Mont de l'Est. 


    Des années plus tard il allait reconnaître son successeur, le futur sixième patriarche, en la personne d'Eno. Le concours de poésie, le poème d'Eno, la transmission entre Konin et Eno, puis la fuite de ce dernier, chargé du kesa, poursuivi par Jinshu, le shusso, seront racontés dans un article consacré à Eno.

    Konin, du jour où il suivit Doshin jusqu'à sa mort, ne s’allongea jamais pour dormir, même pas une seule heure, se contentant de s'asseoir pour se reposer. En fin de compte, arrivé à l'âge de 74 ou 75 ans, et sentant sa fin venir, il dit à ses disciples: "Mon gyoji est arrivé à son terme, par conséquent je dois maintenant partir." Et, sur ces paroles, il rendit l'âme en zazen, laissant un monastère florissant qui comptait jusqu'à 500 disciples et dont l'enseignement rayonnait à travers la Chine.

     

    KONIN le cinquième patriarche

     

    L'école Dongshan sera ce qu'on a appelé ensuite l'école du Nord, qui déclinera peu à peu suite aux critiques féroces de l'école du Sud, c'est-à-dire les disciples et successeurs d'Eno. Mais à l'époque de Doshin et Konin, on ne peut séparer le zen graduel et le zen 'subitiste'. Cette distinction n'existait pas. Il est vrai que le monastère de Dongshan fut protégé très vite par des personnes influentes et riches - cette promiscuité du pouvoir lui fut abondamment reprochée par l'école du Sud, plus pauvre, plus autarcique, et cultivant un zen plus spontané.

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     C'est Keizan Jokin qui nous livre ces détails dans le Denkoroku. Peut-être en lisant "forestier qui plante des arbres" faut-il comprendre que Konin était un ermite taoiste retiré dans la montagne, qui pratiquait des exercices de souffle. Ceci expliquerait la suite de la légende, sa transformation magique en fumée et sa réincarnation volontaire.

     

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