Pourquoi y a-t-il une marque rouge sur le kesa?

D'où vient la tradition qui veut que l'on applique une marque rouge ou ocre sur les kesas? 

Quand le maître remet le kesa à un moine, il appose une marque rouge sur la rivière de diamant, c'est-à-dire sur la base d'une des attaches. Une explication entendue dans les sanghas est que cette marque représente une goutte de sang du maître, symbolisant la transmission de maître à disciple depuis le Bouddha. Quoique belle et poétique, cette explication n'est pas la vraie origine de cette marque ocre, qui remonte au Bouddha Shakyamuni lui-même. Voici l'histoire:

L’origine 

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, alors que des moines et des « paribajaka » (membres d’une secte de l’époque) voyageaient ensemble, ils se firent détrousser par des bandits. La police du roi de Sāvatthi arrêta les brigands. Ayant appelé les moines, les hommes du roi leur demandèrent : « Vénérables, veuillez reprendre vos robes. » Chaque moine demeurant incapable de reconnaître sa propre robe, les représentants du service royal critiquèrent ce fait. Quand le Bouddha fut au courant de cette histoire, il établit une règle, qui est la pācittiya 58 des règles encore en vigueur dans le théravada (le véhicule des Anciens, ce que le Mahayana appelle communément: le hinayana, le petit véhicule):

'Ne pas utiliser une robe sans lui avoir appliqué une ou plusieurs marques ocres. Lorsqu’un bhikkhu (moine) obtient une nouvelle robe, il convient qu’au moment de son acquisition, il lui applique une marque (kappabindu) '

La tradition du Théravada précise que les marques peuvent être faites sur un ou plusieurs coins de cette robe. Il convient de faire cette marque (kappabindu) – ne serait-ce avec un brin d’herbe – de manière bien visible de forme ronde et remplie. 

A l'origine, cette marque fut donc apposée sur la robe des moines pour bien les distinguer de vêtements portés par des personnes extérieures à la sangha. Le zen a conservé cette tradition jusqu'à nos jours, la réservant au kesa.