• DUNHUANG, la grotte aux mille trésors

     

    DUNHUANG, la grotte aux mille trésorsLe Traité de Boddhidharma ou le Sutra de l'Estrade nous sont connus aujourd'hui dans leur version originelle grâce à une incroyable découverte: Dunhuang. Partez à la visite de ces grottes fabuleuses et de 'la bibliothèque murée', que nous avons déjà évoquées dans plusieurs articles.

     

     

     

     

     

     

     

     

    DUNHUANG, la grotte aux mille trésorsLe XX° siècle fut un siècle de découverte et de diffusion en ce qui concerne la voie du Bouddha. De grands maîtres, Deshimaru en tête, ont traversé les continents pour ensemencer de nouvelles terres de pratiques et les dojos, et les pratiquants, se sont mis à fleurir: cette moisson-là ne finira jamais.

    Siècle de découverte, pas seulement parce que l'enseignement et la vraie pratique ont soudain été à la portée des occidentaux, mais aussi parce que des textes perdus ou mutilés ont littéralement surgi de terre.

    Nous parlons de Dunhuang, de ce trésor prodigieux qui dormait depuis plus de mille ans. C'est Dunhuang qui nous a livré le Traité de Boddhidharma complet, mais aussi une version très ancienne du sutra de l'Estrade, et tant d'autres sutras et écrits bouddhiques. Grâce à Dunhuang, l'histoire du ch'an est bien mieux connue aujourd'hui.

    Que s'est-il donc passé à Dunhuang, et d'abord, qu'est-ce que Dunhuang?

     

    Revenons aux débuts de cette incroyable histoire.DUNHUANG, la grotte aux mille trésors

    Depuis des temps immémoriaux le commerce entre la chine et le Proche-orient a emprunté des routes précises. Routes maritimes mais aussi routes terrestres. En partant de Canton ou de Shanghai, les caravanes chargées de soie, d'ivoire ou d'épices devaient traverser l'empire chinois, puis éviter l'immense massif himalayen en le contournant par le nord - par le désert de Gobie - en passant d'oasis en oasis, avant de continuer toujours plus à l'Est, par le désert de Taklamakan vers Samarkhand puis Bagdad, Tyr et enfin Constantinople.

    Dunhuang est une de ces oasis.DUNHUANG, la grotte aux mille trésors

    L'été y est très chaud, l'hiver très froid, aride le climat: c'est le désert. Mais surtout, Dunhuang possède, le long d'une rivière, une falaise de grès où des moines bouddhistes ont creusé des grottes, à partir du IV° siècle de notre ère. Au début, ces grottes n'étaient guère plus grande que des cagibis, puis elles se sont agrandies et les centaines de grottes de Mogao sont devenues l'un des principaux lieux de cultes sur la route de la soie. Chaque grotte (on en compte 492) était un temple orné de somptueuses peintures de boddhisattvas et de magnifiques sculptures de bouddhas.

    DUNHUANG, la grotte aux mille trésors

    Sous la dynastie Tang, à l'âge d'or du ch'an, les empereurs chinois qui chérissaient et protégeaient le bouddhisme décidèrent de développer la route de la soie et Dunhuang continua de s'orner de fresques et de temples. Lorsque l'oasis changea de maître et fit partie de l'empire tibétain (786 à 848), les moines continuèrent de développer Dunhuang. Puis les grottes redevinrent chinoises et la dynastie Song continua de les favoriser. Seules certaines statues furent endommagées par les musulmans qui, rappelons-le, occupèrent une grande partie de l'Inde. Puis, vers le XIV° le site fut abandonné.DUNHUANG, la grotte aux mille trésors

    Néanmoins, il y avait toujours un village et les ruines étaient connues.

    Au début du XX° siècle, un moine taoïste se mit en tête de restaurer les grottes et leurs magnifiques peintures et se fit gardien des temples. Au cours de travaux de nettoyage, il fit une découverte accidentelle: un mur s'effondra, et, derrière, une immense bibliothèque apparut, des milliers de livres et de rouleaux. Pour continuer son oeuvre de restauration, il vendit des manuscrits à des explorateurs occidentaux, ce qui fait qu'aujourd'hui, la bibliothèque de Mogao est dispersée entre Londres, Paris, la Russie, le Japon et bien sûr la Chine.

     

     

    En résumé les grottes de Mogao, ce sont:

    plus de 490 grottes: l'équivalent de 160 appartements trois pièces regorgeant de statues et de peintures bouddhiques.

    42000 m2  de peintures, autrement dit, une fresque qui ferait trois mètres de haut sur...14 km de long!

    DUNHUANG, la grotte aux mille trésorsMogao, c'est aussi environ 50.000 livres remontant à plus d'un millier d'année.

    Dit comme ça, ce chiffre ne vous évoquera rien. Vous réaliserez l'ampleur de la découverte si je vous proposais de lire un livre par jour...Il vous faudrait 136 ans pour achever la lecture de la bibliothèque murée de Dunhuang.
    Des livres en sanscrit, en chinois, en sogdien, en tokharien, en tangoute, en turc, en syrien, en tibétain, et parmi eux l'un des plus vieux livres imprimés du monde (un exemplaire du sutra du Diamant), des milliers de sutras et traités bouddhique, le Traité de Boddhidharma au complet, le sutra de l'Estrade dans sa forme originelle, telle que ne l'a jamais vu Dôgen... Mais aussi l'évangile de Saint-jean en syrien, une bible chrétienne nestorienne et l'une des plus vieille carte céleste au monde...

    Car on trouve de tout dans cette bibliothèque: pour la plus grande partie des sutras et traités bouddhiques, principalement ch'an ou dzogchen, mais encore des livres chrétiens, taoïstes, juifs, confucéens et manichéens, des traités de médecine, de géographie, d'histoire, de divination, de mathématique, des notation de musique et de danse, des livres de poésie, de littérature populaire comme de philosophie...

     

    Et dans les prochaines années, de nouveaux textes ch'an vont apparaître à coup sûr: ils sont déjà là, aux mains des savants, attendant d'être traduits.

     

     

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