KINHIN ET SHIATSU

Une courte explication de kinhin (la pratique effectuée entre deux périodes de zazen), par un moine zen praticien shiatsu

La marche de kinhin est comme zazen, mais en mouvement.

Elle se pratique souvent entre deux zazen.

Sa première difficulté va consister en la coordination du mouvement de la marche avec la respiration.

Pour commencer, l’on se tient debout, les deux pieds écartés de l’espace d’un de nos poing, les mains sont porté au niveau du plexus solaire, juste en dessous de l’endroit ou les côtes se rejoignent. Le pouce  gauche dans le poing gauche, la main droite le recouvrant. Les épaules sont détendues, les avant-bras sont dans le prolongement l’un de l’autre. Le menton est légèrement rentré afin de bien aligner la nuque. Le regard  périphérique est posé devant soi à quarante cinq degrés, les paupières mi-closes.

En prenant l’inspire, le pied droit avance d’un demi-pas,  puis pendant l’expire  le pied se déroule du talon jusqu’à la racine du gros orteil.

Pendant ce temps de l’expire, les deux mains appuient l’une contre l’autre et la première phalange du pouce gauche exerce une pression sur le 14 VC.

[Dans le dojo zen, j’ai déjà entendu que ce point, stimulé pendant kin-hin, permettait d’apaiser la sphère émotionnelle. Il est intéressant de noter que ce point du 14 VC est le point Mu du Cœur qui est en charge des émotions.]

A la fin de l’expire, tout le poids du corps est porté sur la zone de la racine du gros orteil, la jambe avant est tendue, le genou est verrouillé. La jambe arrière ne supporte plus aucun poids et assure juste l’équilibre.

Lors de l’inspire tout se relâche,  la posture se détend et le pied et la jambe arrière passe devant pour un nouveau cycle.

 Il est remarquable qu’en suivant cette façon de faire, on ne se fatigue pas durant Kin-hin ou  les actions de la vie quotidienne.

En outre,  maître Deshimaru expliquait que c’est par les pieds et pendant l’expiration que nos démons (nos diverses stagnations physiques et mentales) pouvaient s’échapper et retourner à la terre (qui les compostera !).

Lorsque tout cela est assimilé et rodé, alors kinhin est vraiment un régal !

On se sent comme un tigre sortant de la forêt ou comme un dragon se posant sur l’eau.