• Faire voeu de n’agir que pour le bien de tous les êtres

    Faire voeu de n’agir que pour le bien de tous les êtresExtrait de SHUSHOGI du Shôbôgenzô.

     

     

    Faire voeu de n’agir que pour le bien de tous les êtres

     

     

     


    Les bonnes raisons de pratiquer et de la réalisation

     

    [18]     Développer le désir de l’esprit d’Eveil (1), c’est faire le voeu de ne pas atteindre l’autre rive avant que tous les êtres sensibles ne l’aient atteinte. Moine ou laïc, humain ou deva, en souffrance ou non, vous devez vous empresser de formuler ce voeu à cet instant même.

    [19]     Une personne qui a su développer ce désir de l’esprit d’Eveil, bien qu’il puisse être d’humbles conditions, peut être un Maître pour l’humanité. Même une fillette de sept ans (2) peut être un Maître, pour tous ceux qui suivent le Dharma du Bouddha, et une mère indulgente pour tous les êtres. Ne faites pas de discrimination, les femmes et les hommes sont égaux. C’est un des plus merveilleux principes de l’enseignement du Bouddha.

    [20]     Peu importe vos conditions d’existence et les mondes dans lesquels vous évoluez, toutes ces situations sont des opportunités vous permettant de concrétiser ce voeu. Par conséquent, bien que nous ayons pu perdre notre temps, nous devrions rapidement le faire quand il est encore temps. Même si vous avez acquis d’innombrables mérites, suffisamment pour devenir Bouddha, vous devriez les mettre à disposition de tous les être vivants pour qu’ils puissent, eux aussi, réaliserla Voie. Depuisdes temps immémoriaux, il y a toujours eu des personnes qui ont fait fi des mérites de leur éveil et en cédant leur place pour que tous les êtres puissent atteindre l’autre rive. 

     

    Faire voeu de n’agir que pour le bien de tous les êtres


     

     

     

     

     

     

     

    [21]      Il y a quatre sortes d’actions qui peuvent aider les autres : - Le partage, la gentillesse, la bienveillance et l’indifférenciation. Ces actions sont celles d’un Bodhisattva. Le don est à l’opposé de la convoitise. Bien que rien ne vous appartienne, cela ne devrait pas vous dispenser du partage. La valeur du don importe peu, c’est la sincérité du geste qui est essentielle. Par conséquent vous devriez partager, ne serait qu’une phrase ou un verset du dharma, ainsi vous sèmerez de bonnes graines pour cette vie et pour les vies avenirs. Il y va de même pour ce qui est des biens matériels, même un cents ou un brin d’herbe, au niveau du dharma, c’est un trésor et le trésor est le dharma. Sans espérer de récompenses ou de remerciements, de bon coeur offrez votre aide. Fournir un bateau ou construire un pont, c’est aussi partager.

    [22]     Le sens de la gentillesse, c’est approcher les autres avec compassion, et s’adresser à eux avec tous les égards. Ce qui voudrait dire que vous devriez être indulgents comme vous l’êtes avec vos enfants. Les personnes honnêtes sont à encourager et celles qui le sont moins sont à plaindre. Votre gentillesse calmera vos ennemis et vous permettra d’avoir des relations harmonieuses avec vos amis. Lorsqu’on s’adresse à nous avec gentillesse cela nous rend joyeux, nous réchauffe le coeur. Lorsqu’on entend une personne s’exprimer avec gentillesse, elle laisse une forte impression. Vous ne devriez jamais perdre de vue que la gentillesse a le pouvoir de déplacer le ciel.

    [23]      La bienveillance veut dire qu’il faille oeuvrer avec une certaine habileté pour le bien d’autrui sans faire de distinction [sociale ou autre]. Ceux qui sont venus en aide à la tortue pris au piège et à l’oiseau blessé l’ont fait sans espérer de récompense ou de remerciement, ils ont tout simplement agi avec leur coeur. Les imbéciles pensent cette pratique ne sert en aucun cas leurs affaires et préfèrent oeuvrer selon leurs propres intérêts. Ils sont dans l’erreur car oeuvrer avec bienveillance procure des bienfaits tant à soi qu’aux autres.

    [24]      L’indifférenciation c’est, ne pas faire de différence entre soi et les autres. Prenons l’exemple de l’homme nommé Tathagata, ce dernier a vécu comme tout être humain. Percevoir dans l’altérité l’autre en soi et soi en l’autre. Puis avec le temps, la frontière entre soi et autrui s’estompe et disparaît. L’indifférenciation est comparable à l’océan qui ne rejette aucune eau en fonction de sa source, toutes les eaux s’y retrouvent et indubitablement forment l’océan.

    [25]       En somme, vous devriez considérer, avec calme, que cet enseignement est la pratique de tout Bodhisattva. Vous ne devriez pas prendre cela à la légère mais plutôt considérer avec respect ces actions qui permettent à tous les êtres de passer sur l’autre rive.

     

     Le mont Fuji   Faire voeu de n’agir que pour le bien de tous les êtres

     

    (1) Bodaishin, sanscrit boddhichitta.

    (2) Référence à la fille de Mr. P’ang, un laïque chinois du huitième siècle. Elle aurait répondu à son père qui se plaignait de la difficulté de la pratique ceci : “ ce n’est ni difficile, ni facile ; dans chacun des cent brins d’herbes, il y a l’intention des Patriarches. “

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