• FUYO DOKAI: le poème

    FUYO DOKAI: le poèmeFuyo Dokai, maître Sôtô du XII° siècle, est bien connu pour sa gen-maï qu'il coupait d'eau quand il y avait trop de visiteurs. Mais ce grand maître, qui a relevé le zen sôtô décadent, a aussi laissé deux textes: le Gion Shogi que nous publierons sur ce blog, et un poème appelé souvent "le sermon de Fuyo Dokai", que voici.

     

     

     

     

     

     

     

     

    FUYO DOKAI: le poèmeLorsque le jour j'entre dans le dojo du Bouddha,

    La lune brillante est dans le ciel.

    Lorsque la nuit je monte au pic du Vautour,

    Le soleil éblouit mon regard.

    Le corbeau a la couleur de la neige,

    L'oie solitaire se déplace en troupeau.

    C'est à cet instant que toute chose est unité.

    Quelle différence y a-t-il entre soi et les autres?

    Sur l'estrade des anciens Bouddha et dans la demeure des patriarches,

    Les amis qui vont et viennent sont accueillis chaleureusement.

    Dites-moi braves gens, à quoi tout cela nous avance-t-il?

    Pour ceux des générations à venir,

    Plantons encore plus d'arbres sans ombre.

    Si je me dresse sur mon siège pour parler,

    Je suis déjà dans le royaume des souillures.

    Si mon regard se fige dans mes yeux,

    Ce ne sera qu'une tare supplémentaire.

    La transmission spéciale, en un seul mot,

    C'est un voleur qui dévalise votre demeure.

    Ne pas perdre la source fondamentale

    C'est être pareil à un voleur amoureux de sa tanière.

    Réalité authentique, sainteté, vulgarité ne sont que paroles dans un rêve,

    Bouddha et être sensibles formes aléatoires.

    Lorsque vous êtes ici, ramenez votre lumière vers l'intérieur.

    Illuminez les alentours. Laissez aller vos mains en acceptant tout.

    Et même alors vous n'êtes pas libres, mais semblables à une cigale gelée agrippée à un arbre mort,

    Incapable de faire demi-tour lorsque ses pleurs s'arrêtent.

    Fuyo brandit son kotsu,

    En saisissant cela vous ne comprenez que ce qui est établi par les Bouddha.

    Même en jaillissant à l'est et en disparaissant à l'ouest,

    En vous ouvrant et en vous fermant librement,FUYO DOKAI: le poème

    Vous n'aurez pas pu ne serait-ce que rêver de ce qui était avant les Bouddha.

    Sachez qu'il existe un homme qui ne demande rien à personne,

    qui n'accepte aucun ordre ni aucun enseignement

    et qui ne tombe dans aucune norme.

    Ne figez plus votre regard et vous ne vous inquiéterez plus de moi.

    Lorsqu'on utilise la parole pour indiquer la Voie,

    on se limite à l'instant présent.


    Lorsque l'homme sans langue parle et que l'homme sans jambe marche,

    Ils ne sont toujours pas unité avec l'homme véritable.

    Comprenez-vous?

    Lorsque le dragon rugit, il ne sert à rien de tendre l'oreille.

    Lorsque le tigre feule, il est inutile de sombrer dans ses pensées.

    Un moine demande:

    "Quels sont les mots qui peuvent exprimer cela?"

    Fuyo Dokai répond:

    "L'inconcevable toujours employé embrasse l'univers entier.

    Un homme de bois déambule dans le feu."

     

    (Traduction Etienne Zeisler, grand disciple de maître Deshimaru)

    Peinture: Sumi-e de kodo Sawaki, "Les trois mondes".

     

    Partager via Gmail Yahoo!

    Tags Tags : , , , , , , , ,